Réduire nos consommations d’énergie : un impératif pour le climat et les ressources
L’organisation actuelle de nos sociétés et de nos modes de vie nous conduit à utiliser énormément d’énergie pour la satisfaction de nos besoins quotidiens (se chauffer, se déplacer, se nourrir, se divertir, etc.). C’est le résultat de choix d’infrastructures et d’évolutions socio-culturelles qui ont fait peu de cas des gaspillages importants d’énergie et de matériaux.
Si toute l’humanité vivait comme les Français, il faudrait près de trois planètes Terre pour satisfaire ses besoins. Cette surconsommation engendre des pollutions et des émissions de gaz à effet de serre qui bouleversent le climat et mettent en péril les conditions mêmes de la vie de l’humanité.
Au regard de ce constat, il est indispensable de rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie, plutôt que de continuer à en consommer toujours plus. Tout autour de nous, dans notre quotidien, il existe un gisement d’économie d’énergie, de « négaWatts [1] » à utiliser en priorité !
(1) Terme emprunté à Amory LOVINS, fondateur du Rocky Mountain Institute, cette notion de "production de négawatts" est une conception analogue à la production de kiloWatt électrique. Elle commence à recevoir dans certains pays une traduction économique concrète : pour vendre du négawatt, des sociétés proposent à leurs clients de réaliser des économies d’électricité qui seront ensuite facturées comme s’il s’agissait de l’énergie produite par une nouvelle centrale. Les négawatts ne concernent cependant pas que l’électricité, mais s’appliquent à toutes les formes d’énergie.
Sobriété ou efficacité ? De quoi parle-t-on ?
Alors que l’efficacité énergétique permet d’utiliser moins d’énergie pour satisfaire un besoin, la sobriété consiste elle à réduire le besoin « à la source ».
Par exemple :
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en choisissant de laver mon linge à 30°C plutôt qu’à 40°C, je fais preuve de sobriété car il va falloir moins d’énergie pour chauffer l’eau ;
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en utilisant un lave-linge performant (étiquette énergie A), je compte sur l’efficacité de l’appareil pour consommer moins d’énergie – à température de lavage similaire – qu’avec un lave-linge de catégorie B ou C.
L’efficacité correspond plutôt à la performance des équipements, alors que la sobriété est liée à nos usages, à nos comportements et nos choix au quotidien.
Cette évolution de nos modes de vie ne dépend toutefois pas uniquement d’actes individuels, mais aussi largement de choix collectifs.
Il ne suffit pas, par exemple, de vouloir se déplacer à vélo (sobriété), encore faut-il que l’aménagement de la voirie le permette. L’État, les collectivités et les entreprises ont un rôle fort à jouer pour organiser ces aménagements et plus globalement pour permettre ces évolutions.
Une complémentarité indispensable
En France, les progrès réalisés grâce à l’efficacité énergétique de nos appareils ont été en partie annulés par l’absence de sobriété (effet rebond).
Par exemple, même si à taille équivalente nos véhicules consomment de moins en moins de carburant pour un même trajet (efficacité), ils sont de plus en plus imposants et nous parcourons en voiture des distances plus importantes qu’avant (absence de sobriété). Résultat, nous ne réduisons pas notre consommation annuelle de carburant.
Sobriété et efficacité sont bien les deux piliers d’une action forte sur la réduction de nos consommations.
Un préalable au développement des énergies renouvelables
Après avoir réduit drastiquement les gaspillages et ajusté nos besoins en énergie, on peut alors s’intéresser à la production de l’énergie nécessaire à la satisfaction des besoins restants.
Cette production pourrait être couverte en totalité par des sources renouvelables que sont l’éolien, le solaire (photovoltaïque et thermique), l’hydraulique, les bioénergies (biomasse, biogaz et biocarburants), la géothermie et les énergies marines.